Mieux financer les soins de longue durée

Les coûts liés aux soins de longue durée (hôtellerie incluse) se montent à 14,9 milliards de francs en 2023. Ils ont augmenté de plus de 33 % en dix ans et la tendance n’est pas prête à s’inverser.

Les cohortes de baby-boomers qui arrivent aujourd’hui à la retraite auront environ 85 ans d’ici vingt ans. Nombre d’entre eux seront fragiles et dépendront de soins professionnels. Une meilleure organisation entre les EMS et les soins à domicile permettrait certes de mieux allouer les ressources en personnel. Cependant, cette amélioration ne suffira pas à limiter la charge financière croissante qui s’annonce.

Les coûts liés aux soins de longue durée (hôtellerie incluse) se montent à 14,9 milliards de francs en 2023. Ils ont augmenté de plus de 33 % en dix ans et la tendance n’est pas prête à s’inverser. Selon l’Administration fédérale des finances, la part du produit intérieur brut consacrée aux soins de longue durée en Suisse passera de 1,7 % en 2019 à 3,1 % en 2050.

Cette charge financière pèsera toujours plus lourd sur la population active. En effet, plus de la moitié des frais de soins sont assumés par les collectivités publiques par le biais de l’impôt (majoritairement financé par la population active) et plus d’un tiers à travers l’assurance maladie (solidarité entre personnes en bonne santé, plutôt jeunes, et les personnes malades, souvent plus âgées).

Un financement des soins de longue durée par capitalisation devrait être instauré. Il remplacerait en partie le système actuel par la prime maladie et l’impôt. Il prendrait la forme d’un capital-soins obligatoire. Les assurés ayant suffisamment de revenu verseraient à partir d’un âge défini (par ex. 55 ans) et à vie un montant par tête identique pour tous sur un compte bloqué. Ce capital servirait à financer les soins de longue durée, sous réserve d’un préavis médical. L’épargne inutilisée serait léguée aux héritiers. En cas de capital insuffisant, un soutien étatique, comparable aux prestations complémentaires, serait prévu.

Jérôme Cosandey,
Directeur romand et responsable de recherche Etat social pérenne au think tank Avenir Suisse.

Le commentaire de l’invité reflète l’opinion de l’auteur, qui peut différer de celle du corps médical et de la rédaction.

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Cette charge financière pèsera toujours plus lourd sur la population active.

Photo: iStock

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